Ci-dessous, le poëte occitan Sully-André Peyre, qui vivait dans le même quartier de Guarrigouille que Bosc, nous parle du premier livre de Bosc "Petits Riens" dans sa revue "Marsyas" - (Marsyas : la voie ou la voix de la résistance, ... Resistaren, sian encaro aqui !!!) :

"Une des fatalités factices et puériles de l'humanité est la guerre, avec sa préparation et son maintien par la force hypocrite, le bourrage de crâne, la parade et les hochets. Bosc excelle à montrer tout cela; son dernier album : Petits Riens, fait voir sur la couverture un général devant une rangée de soldats, qu'il décore l'un après l'autre, en prenant les médailles sur une brouette qui en est débordante. Est ce une charge ? Non.

Je viens de lire dans la "Gazette de Lausanne" du 3 décembre 1956, une "charge" assez lourde : "Lu dans "Newsweek" : Le gouvernement américain paie vingt mille dollars par an pour le stockage de quatre mille tonnes de médailles militaires non réclamées par leurs bénéficiaires, combattants de la dernière guerre mondiale".

Chez Bosc, c'est plutôt une prophétie. L'album a été achevé d'imprimer en juin 1956; or, on pouvait lire dans les journaux du 25 septembre 1956, ce titre : Un contingent illimité de croix de la légion d'honneur et de médailles militaires pour les troupes en opération en Afrique du Nord.

C'est ainsi que l'humour amer non seulement met sa marque indélébile sur le passé ridicule ou le présent piètre, mais encore agrippe à l'épaule l'avenir douteux."

En 1931, Sully-André Peyre et sa femme, Amy Sylvel quittent Le Cailar pour Aigues-Vives où ils ont acheté et restauré une maison qui devient vite, "un foyer de poésie et un sanctuaire de l'esprit mistralien".

Bosc avait cotoyé les époux Peyre, amis intimes de ses parents, toute sa jeunesse et il avait été baigné dans leur esprit poète et Provençal.