Le Rire - journal humoristique paraissant le samedi

Le Rire est un hebdomadaire humoristique français qui connut un grand succès entre octobre 1894 et jusque dans les années 1950.

Ci-dessus, le n° 27 de décembre 1953 - Ci-dessous, la couverture intérieure (cette revue se distinguait par sa double couverture, un dessin de fille dénudée sur la couverture extérieure, et un dessin politique sur celle à l'intérieur), et le dessin de Bosc figurant en page 22 (il est intéressant de noter que tous les dessins publiés dans "Le Rire" sont signés J.M.Bosc) :

 

     

 

Ci-dessous, la première publication Bosc en page 10 du Rire n° 22 de juillet 1953 :

Une description de ce magazine dans le "Dico Solo", et la couverture du n° 1 du 10 novembre 1894 :

 

 

Dessins de Bosc publiés dans "Le Rire" au 2ème semestre 1953 :

n° 22 du 01/07/1953 page 10 - (1861-1) Le peintre de défilés
n° 24 du 01/09/1953 page 13 - (1658) Le chien du roi
n° 27 du 01/12/1953 page 22 - (0013) La bergère et la longue chaussette

 

Une autre description de ce magazine trouvée sur le site de Toulouse Lautrec :

Avec plus d’argent et plus de temps pour les loisirs, la population urbaine accéda a des activités plus intellectuelles et plus spirituelles. Dorénavant mieux éduqués, les gens pouvaient désormais apprécier la culture, l’art et la littérature. Comme le montrent les affiches de publications, il y avait un fort engouement pour les livres, les journaux et les magazines qui pouvaient faire apparaître le monde extérieur au lecteur comme jamais auparavant (cf des publications telles que Harper’, Lippincott’s, Le journal, Pan, Gilles Blas, La revue Blanche et Le Rire).

“Le Rire” fut le plus réussi de tous les journaux humoristiques, publié en France pendant la “Belle Epoque” (les dernières années du XIXème siècle). Il fut publié en tant que satire hebdomadaire illustrée, d’octobre 1894 jusqu’au milieu des années 1950. Il fut fondé à Paris par Félix Juven en 1894. A cette époque, la corruption et l’incompétence s’emparaient des hommes politiques et du gouvernement français. Il y avait une certaine agitation anti-républicaine à l’égard de l’impopulaire affaire Dreyfus. C’était aussi les 90 joyeuses, un temps de cabarets et de cafés bondés où il était courant de rencontrer des personnes telles que Yvette Guilbert et Polaire, pour amuser les impatients issus de la révolution industrielle. Un moment opportun pour se moquer de la politique et des problèmes sociaux d’alors.

Ce fut grâce aux magnifiques illustrations en couleurs des pages de couvertures, et de la double page intérieure, que “Le Rire” devint remarquable. Imprimé comme un petit journal, avec le texte en noir et blanc et de la publicité au dos de chaque dessin en couleur. Les grands artistes qui florissaient en nombre à Paris attendaient en ligne pour afficher leur talent dans “Le Rire” à un public anxieux. Le plus important et le plus reconnu de tous ces collaborateurs fut Toulouse-Lautrec, qui fit dix remarquables illustrations en couleurs, et sept en noir et blanc, rien que pendant les trois premières années de publications (Octobre 1894 – Octobre 1897). Il nous présente de nombreuses célébrités de l’époque, ainsi que des scènes typiques allant de la chambre au bordel. Il créa alors quelques unes des plus belles et des plus mémorables peintures jamais produites pour une revue.

Le plus prolifique de tous les artistes de l’ensemble des magazines, y comprit “Le Rire”, fut le grand Steinlen. Entre 1883 et 1900, il arriva à produire presque 2000 illustrations pour un ensemble de 50 journaux. “L’humanité de la rue, la classe ouvrière, les sans éducation, les exploités” constituaient l’insidieux thème de l’art de Steinlen. Attiré par tout ce qui touche au peuple, il trouva un moyen économique et populaire de diffuser ses messages à caractère social. (Révolution de la Couleur p.8). Il contribua à plus d’une douzaine de travaux étonnant pour “Le Rire”.

En 1898, le bientôt célèbre jeune artiste italien Leonetto Cappiello, se décida à rendre visite à Paris. Il trouva la ville extrêmement passionnante et voulut y rester mais dut trouver de quoi vivre. Il se mit en contact avec deux de ses compatriotes célèbres, l’acteur Novelli et le compositeur Puccini et leur proposa de réaliser une esquisse de leurs caricatures. Ils acceptèrent, et Capiello soumit son travail au magazine humoristique “Le Rire”. Ses dessins furent promptement accueillis, et tellement apprécié du public qu’il devint, en l’espace d’une nuit, l’artiste favoris du théâtre de Paris. Ses douzaines de compositions pour “Le Rire” lui apportèrent une énorme reconnaissance et sa première commande d’illustration, à partir de laquelle il devînt un artiste d’affiche, parmi les plus populaires du XXème siècle.

D’autres artistes très connus ou en passe de le devenir, ont contribué à “Le Rire”, y compris Forain, Leandre, Metivet, Vallotton, Willette, Georges Meunier, Guillaume et Bac pour en citer quelques uns. Les travaux de ceux-ci et d’autres dans “Le Rire”, imprimés sur une centaine d’années, sont devenus la lubie des collectionneurs et sont de plus en plus difficiles à trouver en bonne condition.

Première tentative de construire une "Maison du Rire" (Paris 1900) :

L'énorme succès remporté par le journal "Le Rire" incita Félix Juven, son éditeur, à créer la "Maison du Rire" au sein de l'Exposition Universelle de 1900, qui sera un demi-échec. Le 24 janvier 1901, une partie de ce que contenait cette Maison fut vendue aux enchères à Drouot : 13 marionnette-charge de Léandre; 10 panneaux décoratifs de Métivet (qui est le dessinateur de la couverture du "Rire" ci-jointe), 7 de Roubille, 7 de Delaw et celui de Faivre; 5 médaillons, 3 lustres, 18 mascarons de Métivet; 3 pièces d'ombres signées Fau, Huard et Rouveyre. Enfin, près de 120 originaux émanant des principaux collaborateurs de cet hebdomadaire.

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